Le vendredi 24 avril2015 à 19h30
Rends-moi ce stylo Spider ! Rends-moi ce stylo immédiatement ou je dis à tout le monde que t’avais oublié tes crampons pour le match contre les villefranchois !
Merci.
Alors voilà, c’était un jour comme tous les jours, oui mais pas tout à fait, un jour de match. Oui mais pas n’importe quel match, un match contre les villefranchiens des alentours de la Villefranchie. Une terre de cépages et de rugby. L’adversité s’annonçait rude, le combat âpre, comme le beaujolais nouveau, qui peut être âcre aussi d’ailleurs.
Vu l’éloignement relatif du stade, on s’est dit, avec Spider, qu’on aurait aussi bien fait de se faire transporter par le splendide cabriolet de Mickey. V’là t-y pasque celui-ci eut le bon goût de venir en Scenic millésime 1998. A ce stade (pas celui où on a joué mais je veux dire, ce moment), vous vous dites, « On s’en fout du vieux Scenic de Mickey. ». Oui mais non, c’est important car dans ce Scenic rutilant, il n’ya pas de GPS. Ce détail a son importance car au lieu de consulter le bon vieil Atlas Michelin posé dans la chariotte, nous consultâmes négligemment GoogleMap qui nous fit passer par des chemins internationaux. On est arrivés mais tard, ouh la la. Pour tout dire, on a visité le vignoble.
Bref, nous arrivâmes enfin en terre villefranchiasse, prêts à en découdre et à en recoudre d’autres.
C’est là qu’on s’est rendu compte qu’on n’était pas nombreux, un bon groupe de 16, pas les bières, les gars. Dans le lot, y avait quand même Marc, 2700 ans et le Doc, 2700 de QI hors du terrain, 5 dedans. En face, on aperçoit nos adversaires s’échauffer, même de loin ils avaient l’air gros et pis ils étaient nombreux. Pfffouuuu, on s’est dit, enfin un truc comme ça.
Le temps de s’échauffer pour se rendre compte que sous les touffes d’herbes, y avait du béton, et le match commença. Avec un peu de retard parce qu’il fallait qu’on attende que quelqu’un dont je tairai le nom, trouve des crampons à sa taille afin de pouvoir nous gratifier de feu ses crochets de feu. Au passage, merci Romaric.
Le match commence, et nous, on commence par camper dans nos 22. Mais on campe, on sort les toiles, on plante les sardines avec des cailloux et tout et tout. Un moment, n’écoutant que mon courage, je décide de dégager mon camp, j’annonce à ma ligne de trois-quarts que je tape loin, et, histoire de feinter, j’adresse un coup de pied dit « à la Tomate », c’est à dire tout pourri dans les bras de l’ailier adverse qui est positionné sur notre ligne des22.
Là, les mecs d’en face ont compris à qui ils avaient à faire, ils m’ont d’emblée pris pour un peintre et ne se sont plus méfiés… Si, si, ça a son importance.
On n’est pas parti pied au plancher dans cette rencontre et pourtant, sur le premier tiers-temps, même installés dans notre camp, les villefranchais ne nous ont pas vraiment inquiétés.
Malheureusement, sur une attaque en première main, j’appelle le Doc pour qu’il vienne fixer, il prend le périph’ pour passer exté alors que je l’attendais inté, je lui fais une passe aléatoire qu’il n’attrape évidemment pas de ses deux mains rongées par la lèpre, l’adversaire se fait alors une joie de la récupérer et d’aller marquer. 1-0 pour les grains de raisin.
Comme évoqué plus haut, nos adversaires, pourtant revigorés par cet essai, ne se montrent pas davantage dangereux, et nous montrons quelques bonnes intentions offensives, une volonté de jouer et on monte doucement (je ne peux pas employer le mot « vite ») en régime.
Deuxième tiers-temps. Sur une attaque en première main des villefranchionnais, nous nous faisons transpercer à hauteur du 10, donc de moi, par un gars qui met les cannes, on l’a jamais revu. Si ça se trouve il court encore. Merde alors ! 2-0 pour les culs de bouteille.
Mais là, c’est mal connaître notre Kiki. Kiki, l’est pas commode, Kiki, ça le gonfle d’être mené quand il domine. Alors, Kiki, il récupère un ballon, fait 12 crochets, raffûte une dizaine de ceps et va marquer tout seul. 2-1 pour les grappes.
C’est là qu’on prend vraiment le jeu à notre compte, on enchaîne les temps de jeu, le Doc à qui j’ai appris à se placer à la mi-temps du tiers-temps, donne la pleine mesure de son intelligence et derrière, ça galope. On manque, enfin, je manque, un magnifique essai sur une belle passe de Richard,repris sur la ligne par un ballon de rouge. Et puis l’éclair vient d’une attaque après quelques temps de jeu, on ouvre rapidement sur la ligne de trois-quarts, fixer, donner, les cannes de Seb feront le reste suite à une belle passe de Richard encore une fois. 2-2.
Toujours dans ce deuxième tiers-temps, une magnifique action qui aurait du se conclure par un essai : Spider entre carrément dans l’en-but mais souffrant d’une faiblesse lombaire récurrente, il ne parvient pas à aplatir le ballon, le sol étant de plus en plus bas.
On entame le dernier tiers-temps cuits comme des patates. Marc décide d’aller souffler sa 100ème bougie sur la touche après avoir tout donné. Merci Marc, t’as fait un super match, aucun ballon perdu et tu en as canfrés quelques-uns. Il rejoint Laurent Corsica libra qui avait décidé de prendre son indépendance un peu plus tôt, suite à une annexion de sa boîte crânienne par un fût de rouge qui traînait.
On est cuits mais hyper solidaires, motivés. On sait qu’on peut gagner. Et c’est ce qu’on fait. Sur une action semblable à celle qui a amené le 2ème essai, nos trois-quarts s’envolent à l’image de Seb qui dépose tout le monde sur le dernier décalage de Richard. 3-2 pour nous. Les cubis sont dépités.
Un grand bravo à tous, pour la solidarité, la défense agressive, la créativité en attaque. On a été heureux à la fin du match pas vrai ?
Merci à notre cop de supporters en délire. Parmi eux, le grand Xavier, dont on me dit qu’il s’est chié.
Merci à Dumoul’ de ne pas être venu, on n’aurait peut-être pas gagné avec toi.
Aujourd’hui les douleurs physiques sont intenses mais largement compensées par la satisfaction de cette belle victoire.
A la prochaine les amis.
Messire